Après
des études artistiques de peinture et de dessin, la
nécessité de travailler en volume prédomine.
Il est alors question du corps, la question est dans
le corps, reliquaire anonyme. Traquer les caches où
le corps se tait, reconstruire le lieu commun dans la
puissance de sa matière vivante, pièce à pièce, constitue
I'essence du travail.
A partir de 1988, la volonté d'élargir la recherche
de formes et de matières au corps terrestre engendre
les sculptures murales puis sur socles.
Des éléments naturels sont récupérés (os, bois, fibres,
cuir, raphia, plumes) entrent dans la composition de
ces travaux.
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Si
parfois le sacré semble proche, ou si l'emploi de certains
matériaux peut évoquer par analogie un art dit " primitif
" c'est la volonté de bannir tout mysticisme qui nous
en éloigne.
On peut dire, dans une formule antinomique, que là,
c'est la matière même qui est spirituelle. Le signe
donné à voir porte en lui de l'expérience mais il n'évoque
personne, ne commente rien. Il est posé au mur, face
au regard de l'autre dans l'énigme de sa face cachée.
Le sens, s'il y en a un, est unique et nous mène là
où le temps nous conduit.
Pierre
BLONDEAU
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Les
créatures de Pierre Blondeau sont de bric et de broc,
composés de matériaux de récupération portés jusqu'à
la sacralisation.
Face à la sculpture de Pierre Blondeau, on est comme
dans un cérémonial. Les figures étranges et singulières,
mi-hommes mi-oiseaux, répondent aux aspirations profondes
de chacun dès lors qu'il s'interroge sur la vie après
la mort.
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On se retrouve interloqué sur
le banc d'idoles faites de bric et de broc, matériaux
de récupération portés jusqu'à l'embellissement, jusqu'à
la sacralisation.(...)
Jadis, déjà, à l'entrée des étables, pour conjurer le
sort, on accrochait des chimères fabriquées avec des
pattes de lapin et toutes sortes de viscères, paquets-canopes
de l'Egypte ancienne. Ces gris-gris d'importance sont
aujourd'hui réinventés par celui qui s'impose comme
le grand prêtre du genre singulier (...)
Bernard
GOUTTENOIRE
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