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...L'ALCHIMIE
DU REVE
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"Alors nous commençons à être".
Nathaniel Hawthorne
Louise-Anne Koeb féconde, par anamorphoses, diverses
matières. Des manuscrits anciens - et tout travail sur
l'écriture n'est-il pas un travail sur le temps ? -
, un papier qui se boursoufle et anime des formes insondables
qui vivent et meurent auxquelles elle additionne en
véritable alchimiste, des teintes indicibles.
Il y a dans ce travail, à la recherche d'une civilisation
perdue, quelque chose du test de Rorschach. Parlez-moi
des formes que vous voyez et je vous dirai qui vous
êtes.
Artiste et magicienne qui mettrait l'accent sur la capacité
de formes à être et à mourir. Hallucination d'un rêve.
Avec elle, nous commençons à être.
Bientôt,
cette oeuvre "natale" ne surgira plus devant nous que
dans le jour brumeux de la mémoire, toute enveloppée
de brouillard mélancolique, comme s'il y avait là nulle
partie
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réelle de la terre, mais une "terra incognita, un pays
de nuées livré à des habitants imaginaires peuplant
ses cadres magiques et parcourant leur simple chemin
sans pittoresque.
Les
êtres mi-humains, mi-maléfiques qu'elle met en scène
empoisonnent par leur morbidité, la part des vivants,
ensorcellent la mémoire.
C'est un geste qui ressort, peut-être d'un désordre
inventif et d'un désastre personnel lié au ressort majeur
de l'invention et de la réinvention de soi. Alice au
pays des merveilles n'est pas loin qui va au-delà du
miroir. Les figures instauratrices qui animent ces peintures
ont parfois l'air de sorcières. Elles sont là, protectrices
prêtes à lever toute malédiction. Il y a des formes
aléatoires qui suggèrent un onirisme à vivre.
Dans
l'imaginaire qu'invente Louise-Anne Koeb, il y a un
fond quelque peu puritain, mais là se crée le théâtre
d'une réparation, d'une transgression qui reste une
enquête sur l'origine de la création.
Michèle
BOUQUET
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Une
vie étrange s'anime et s'ébat sur des pages de livres.
Minutieusement cerclés, tracés, colorés, des personnages
vivent là, le regard creux, suspendus dans le temps
et la mémoire. Monstres bicéphales, animaux sortis de
l'inconscient, visages exotiques, animalicules que l'on
pressent chthoniens ou venus des mondes de Cthuluh chers
à Lovecraft. Ils rampent, flottent ou s'élèvent avec
finesse et une certaine élégance: lapins, salamandres,
lézards, lémuriens ...
Certains semblent cruels, d'autres jouent à "cache-lapin",
''colin-tampon'' ou "sauve-mouton". (...)
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(...) Louise Anne Kœb les griffe d'une plume délicate
et néanmoins acérée : jamais effrayés ni effrayants;
mais inquiétants tout de même.
Au-delà des frontières de l'inconnu, et sans avaler
la moindre substance. Il plane-là de petites morts délicieuses
ou fétides, de rigolos cauchemars portatifs.
Bref, un avant-goût du désespoir et des Enfers somme
toute assez sympathique.
Stani
CHAINE
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"DESSINS"
Elle a de quoi raconter, Koeb ! Ça jaillit, ça grouille,
ça infuse, ça vient d'on ne sait où, pour créer des
saynétes invraisemblables et pourtant bien présentes
à nos yeux. Parfois avec des titres impossibles ou pour
le moins mystérieux telle cette , "Tégénaire et l'aubergine".
Or donc, entre dessins à n'en plus finir - ni commencer
- , collages et écriture, surgissent de qentils monstrelets
en guise de monstres laids, cuisinés au bouillon Koeb.
LOINTAIN
INTERIEUR
Ils proviennent d'un monde inconnu de nous, venu du
lointain intérieur, entre animaux mutants et bébêtes
fantasmagoriques.
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Ils peuplent de vieux grimoires latins ou des contes
à ne pas dormir du tout. Finement tracés au rotring.
ils cohabitent avec des textes à la limite de l'illisible.
FORT
FREQUENTABLE
En tentacules. en membres déliquescents, sans chair,
sans os, gélatineux, ils débarquent là avec tout leur
attirail et leur univers.
Ces bestiaux des mondes mutants, ces humanoïdes dégénérants,
semblent toutefois fort fréquentables: moins effrayants
qu'effrayés de se retrouver parmi nous.
Stani
CHAINE
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