|
|
|
|
(...)
A regarder trop vite un tableau de Dubail on risque
d'en perdre l'essentiel, les décalages ou les vibrations
qui font de cet art géométrique, apparemment froid,
un piège assez fascinant.
Ce sont des figures abstraites, tracées avec application,
méticulosité même, des horizontales, des verticales
disposées à un certain endroit du tableau. On s'apercevra
que cet endroit là précisément est un lieu qui engendre
des rapports, un espace poétique de méditation. Rien
ne pourrait être déplacé sans tout compromettre, sans
tout perdre. Et cette localisation est une véritable
ascèse spirituelle dont on admet qu'elle puisse aboutir
au noir et blanc.
|
|
Mais
Yves Dubail use aussi de la vibration optique qui est
I'introduction du mouvement par la perception du spectateur.
Tel ensemble de lignes, sous le regard, entre en errance
cadencée, fragmentée comme un film ancien. On pense
à certaines œuvres optiques et par là " précinétiques
" de Soto dont Dubail est assez proche. Un carré de
lignes colorées est disjoncté comme un labyrinthe entré
en éruption. C'est à la fois irritant et attirant. C'est
à la fois un jeu et un objet de méditation.
Il y a là une œuvre exigeante, grave, d'une pureté sur
la pointe d'épingle, qui mérite, à coup sûr, la considération.
J.J.
Lerrant (Le Progrès)
|
|
|
(…)
Matisse écrivait que la peinture, ce sont des formes
et des couleurs dans un certain ordre assemblées. Pour
Yves Dubail, les "couleurs" restent forcément le
blanc et le noir savamment "assemblés" en myriades de
points pour les dessins -de dimensions modestes - et
en figures géométriques pour les peintures - de grands
formats carrés. Or, l'aventure commence ici : en apparence
obsessionnelle et systématique. En réalité elle mène
le peintre et son regardeur en des univers infinis et
démultipliés.
En ce qui concerne les dessins, Dubail aligne les minuscules
points blancs sur le fond noir à la manière d'Opalka
ses chiffres ou d'Ughetto ses gouttes de sang. Mais
derrière le labeur lancinant, nul hasard. Naissent en
effet des visions de coins de ciel, des dunes de sable
ou d'improbables pyramides entre art singulier et "géométrisme
pointilliste".
|
Ordre
et désordre, chaos et rigueur absolue.
Pour les peintures, Dubail se rapproche des grands
maîtres germaniques et américains. Dans le vaste espace
soigneusement blanc, il agence, décline et fait dialoguer
ses rectangles parfaitement noirs, plus ou moins allongés.
Ces variations subtiles interrogent l'organisation
du monde, à la fois métaphysiques et jeu minimaliste
sur les formes et le rapport entre elles : jusqu'à
les faire danser.
Dubail un Lyonnais délaissé de plus, dont cinquante
années de travail témoignent pourtant à l'évidence
d'une grande exigence, avec une œuvre d'ores et déjà
inscrite dans l'histoire de l'art.
Stani
CHAINE
Lyon Poche 22/11/2000
|
|
|
(...)
Abstracteur, fidèle aux règnes du plan et de toutes
les disciplines attachées à la surface du tableau, Dubail
s'est depuis quelques années imposé comme un peintre
rigoureux et exigeant, décidé à chercher les possibilités
de la couleur dans l'établissement de l'espace (...)
(...)
La composition obéit toujours à l'ordre horizontal/vertical.
|
Toutefois au lieu d'utiliser seulement
des équilibres formels et colorés, Dubail sait, avec
une précision extrême manier toutes les teintes de l'arc-en-ciel
et donner à ses tableaux une autre présence (...)
(...)
On découvre surtout un peintre, solitaire
et noble; dont l'œuvre, de jour en jour plus dense,
sera enfin très prochainement reconnue.
René
DEROUDILLE
Dernière Heure
|
|
|
|
|
|